J'ai redécouvert le Christ

Avant tout, je parlerai de mes racines chrétiennes. De mon grand-père paternel, Jules Auffray, que je n'ai jamais connu et qui, au début du XXe siècle, était un brillant avocat parisien et un député influent. Estimant qu'on ne pouvait «servir deux maîtres à la fois».

Ce sont les oubliés, les délaissés, tous ceux qui sont en quête d'identité... qui ont besoin qu'on les aide et qu'on parle d'eux. Evidemment je faisais déjà allusion à eux dans mon répertoire des débuts, par exemple dans Céline, ou Stewball qui, racontant des histoires de vies humbles, se réfèrent à l'amour dans ce qu'il a d'universel. Comment ne pas évoquer également Le petit âne gris comme un hommage à tous ceux qui travaillent dans la modestie et l'effacement ?

A la fin des années 1970, je me suis mis aussi à lire la Bible quand mon ami Bob Dylan s'est converti au christianisme. Une lecture qui m'est apparue indigeste, mais après laquelle j'ai redécouvert le Christ avec son message moderne, transparent, accessible. Et ces trois paroles qui me paraissent essentielles et suffisantes : «Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés» ; «On ne peut servir deux maîtres à la fois : Dieu et l'argent» ; «Pardonnez à vos ennemis». J'avoue que j'ai beaucoup de mal avec l'amour des ennemis...

Ma façon de me préparer à la mort, c'est sans doute de continuer à cultiver mes potentialités. En me laissant interpeller par cette phrase de l'Evangile : «Qu'as-tu fait de ton talent ?» Et ma réponse est celle-ci : «Seigneur, je vais essayer maintenant de faire beaucoup plus, car vous m'avez donné bien des talents que je n'ai pas assez utilisés»... sans doute par excès d'orgueil et de modestie.

Lorsque je rencontre des gens d'une générosité rayonnante, j'ai le sentiment qu'ils sont animés par cette intelligence supérieure qui dépasse leur simple présence physique. Selon moi, Dieu a créé le monde et nous a créés... en laissant toutefois une part de nous inachevée, qu'il nous reste à accomplir, comme je l'exprime dans ma chanson : «Pour faire un homme, mon Dieu que c'est long...» De petites morts en renaissances, tel est, tout au long de la vie, notre chemin de Pâques. Et l'aventure en vaut la peine.

Source


Formulaire de contact

Nom

E-mail *

Message *